Poissons marins
Dans un premier temps, des efforts substantiels ont été investis par Pêches et Océans Canada pour valider et rendre disponible l’information sur les poissons marins. L’application a cependant été conçue par l’OGSL dans l’objectif de pouvoir éventuellement y inclure les espèces d’eau douce, les invertébrés, les mammifères marins, les oiseaux, etc.
De plus, une interface de chargement des informations sur les espèces a été développée, ce qui permet à des experts d’ajouter de nouvelles données dans le guide d’identification.
Pourquoi un guide en ligne des espèces marines du Saint-Laurent
Ceux qui s’intéressent à la mer et aux organismes qui la peuplent trouvent sur Internet des tonnes de renseignements. Qu’on utilise « morue franche » ou « crabe des neiges » dans les termes de recherche, on constate qu’il existe beaucoup d’information, mais comme la mer, le Web n’est pas inépuisable. En tentant de restreindre la recherche sur ces espèces à une région, on constate que le résultat est plus maigre. Ceux qui s’intéressent à la diversité des organismes qui vivent en milieu marin dans une région en particulier, sont donc souvent déçus. Ce guide en ligne vise à mieux faire connaître les ressources marines du fjord du Saguenay, de l’estuaire moyen et maritime du Saint-Laurent, et de la partie nord du golfe du Saint-Laurent. Ceux qui vivent de la mer ou s’intéressent à la mer y trouveront un accès privilégié aux informations scientifiques recueillies pour en assurer une meilleure gestion.
Les poissons marins
Qu’on s’intéresse aux migrations du requin-baleine, à l’histoire de la pêche à la morue ou au cycle de vie de l’anguille, l’Internet donne accès à une foule de renseignements, mais au-delà de ces cas « célèbres », qu’en est-il ? Que sait-on de l’hameçon neigeux, de la limace ardente ou du pêcheur à deux massettes dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent ? Moins bien connues du large public, ces espèces aux noms pourtant évocateurs n’en jouent pas moins un rôle écologique dans cet écosystème.
Généralement, les connaissances sur les poissons découlent des observations de la capture au moyen d’engins de pêche. C’est souvent le cas du moins pour les espèces qui habitent en milieu hauturier. L’engin utilisé conditionne en quelque sorte notre perception de l’abondance relative d’une espèce. Le chalut ou la seine ne pêchent pas les mêmes espèces que la palangre ou le filet maillant. Des chaluts différents opérés par des bateaux différents donnent des résultats différents. Certains engins ne peuvent être utilisés que sur des fonds meubles et donc ne peuvent échantillonner les espèces qui privilégient les fonds rocheux. Pour avoir un portrait global de la diversité des poissons dans un environnement aussi complexe que l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, il faut donc compiler les données obtenues de plusieurs sources.
Ce que le guide fournit
Le guide vise à mieux faire connaître les espèces marines et estuariennes répertoriées dans la région maritime visée. Pour chacune de ces espèces, une ou plusieurs photographies provenant de diverses sources sont disponibles. Les informations ayant trait au statut de l’espèce dans la zone d’étude sont regroupées dans la section « Caractéristiques générales ». Certains des critères utilisés pour confirmer l’identification de l’espèce sont présentés dans la section « Caractéristiques spécifiques à l’espèce ». Lorsqu’une espèce risque d’être confondue avec une autre, des liens sont disponibles entre elles pour en faciliter la comparaison. Ces liens apparaissent dans la section « Confusions possibles avec… ». Lorsque l’espèce a été répertoriée dans les relevés annuels de l’abondance du poisson de fond, des informations additionnelles apparaissent, soit une carte de distribution et des données sur la capture (voir ci-dessous).
Relevé annuel de l’abondance du poisson de fond
Le relevé annuel réalisé par les scientifiques de Pêches et des Océans à bord de grands chalutiers est une source importante d’information sur l’état des ressources marines exploitées de l’estuaire et du nord du golfe du Saint-Laurent. L’objectif principal du relevé est l’estimation de l’abondance et de la biomasse de la morue franche (Gadus morhua), du flétan du Groenland (Reinhardtius hippoglossoides), des sébastes acadien (Sebastes fasciatus) et atlantique (Sebastes mentella), et de la crevette nordique (Pandalus borealis). Depuis quelques années, afin de mieux prévoir l’évolution de l’abondance de ces espèces, les biologistes cherchent à intégrer davantage l’information sur d’autres composantes de l’écosystème. Au cours du relevé, on décrit notamment la capture des autres espèces de poissons et d’invertébrés. Le protocole d’observation et d’échantillonnage qui a longtemps prévalu a donc graduellement évolué en un protocole nettement plus détaillé et complexe. La mise en application de ce protocole s’est toutefois heurtée à la difficulté de bien identifier les dizaines d’espèces démersales capturées par chalutage.
En 2010, pour former le personnel et assurer la qualité des données recueillies, le MPO publiait un guide d’identification des espèces de poisson susceptibles d’être capturées lors des relevés dans l’estuaire et le nord du golfe du Saint-Laurent (Nozères, C., D. Archambault, P.-M. Chouinard, J. Gauthier, R. Miller, E. Parent, P. Schwab, L. Savard et J.-D. Dutil. 2010. Guide d’identification des poissons marins de l’estuaire et du nord du golfe du Saint-Laurent et protocoles suivis pour leur échantillonnage lors des relevés par chalut entre 2004 et 2008 / Identification guide for marine fishes of the Estuary and Northern Gulf of St. Lawrence and sampling protocols used during trawl surveys between 2004 and 2008. Rapport technique canadien des sciences halieutiques et aquatiques / Canadian Technical Report of Fisheries and Aquatic Sciences 2866: xi + 243 p.). Ce rapport décrit le protocole d’observation et d’échantillonnage de la capture de poissons qui a été suivi lors des relevés à bord du NGCC Teleost entre 2004 et 2008, et présente des photos et une analyse sommaire des captures de poissons au cours de cette même période.
Cartes de distribution
Pour chacune des espèces répertoriées lors des relevés annuels du MPO, le guide fournit une carte de distribution. La carte de distribution est produite à partir de requêtes qui interrogent la base de données du MPO (de 2004 à ce jour), laquelle est mise à jour régulièrement. Sur la carte, on indique les stations visitées (point noir) et les stations où l’espèce était présente (cercle de couleur). Les espèces répertoriées lors des relevés annuels du MPO sont celles qui appartiennent à la catégorie « Poissons » et pour lesquelles on rapporte la caractéristique suivante « Espèce répertoriée lors des relevés annuels d’abondance du poisson de fond (MPO) ». Pour la période précédant 2004, il faut se référer au rapport suivant : Dutil, J.-D., R. Miller, C. Nozères, B. Bernier, D. Bernier et D. Gascon. 2006. Révision des identifications de poissons faites lors des relevés scientifiques annuels de l’abondance des poissons de fond et de la crevette nordique dans l’estuaire et le nord du golfe du Saint-Laurent. Rapport manuscrit canadien des sciences halieutiques et aquatiques 2760:x + 87 pages.
Statistiques sur la capture
Pour la période de 2004 à 2008 et à partir de la base de données des relevés annuels du MPO, on rapporte également, sous « Observation(s) », les statistiques suivantes :
- La fréquence d’un taxon dans les captures : elle correspond à l’occurrence et elle est estimée par le nombre de stations où au moins un individu du taxon a été répertorié. L’occurrence de chaque taxon est présentée pour quatre classes de profondeur (plus petit ou égal à 100, 101-200, 201-300 et >300 m) et au total pour les cinq relevés ;
- L’abondance relative d’un taxon : elle est estimée par la capture totale en nombre et en poids, sommée pour les cinq relevés (2004-2008). Ces indices sont aussi exprimés en pourcentage par rapport à l’ensemble des captures des cinq années pour évaluer la contribution du taxon à la communauté de poissons dans la zone d’étude ;
- Les longueurs moyenne, minimale et maximale des poissons capturés. Lorsque le nombre d’individus mesurés est supérieur à 1000, les longueurs au premier et au quatre-vingt-dix-neuvième percentiles sont présentées à titre indicatif des longueurs minimales et maximales observées. Lorsque le nombre mesuré est supérieur à 20 mais inférieur à 1000, on présente les longueurs au cinquième et au quatre-vingt-quinzième percentiles. Seule la longueur moyenne est présentée lorsque le nombre d’individus mesurés est inférieur à 20 ou lorsque les taxons ne sont pas identifiés à l’espèce.
Nomenclature
Les noms scientifiques, le nom commun français et le nom commun anglais sont adaptés de diverses sources. Dans le cas du nom scientifique, la base de données ITIS (Integrated Taxonomic Information System ; http://www.itis.gov) a été privilégiée. À chaque taxon correspond un code TSN (Taxonomic Serial Number).
Liens utiles
- Integrated Taxonomic Information System
- Protocoles d’échantillonnage d’espèces marines commerciales
- Nozères, C., D. Archambault, P.-M. Chouinard, J. Gauthier, R. Miller, E. Parent, P. Schwab, L. Savard et J.-D. Dutil. 2010. Guide d’identification des poissons marins de l’estuaire et du nord du golfe du Saint-Laurent et protocoles suivis pour leur échantillonnage lors des relevés par chalut entre 2004 et 2008
Contexte
Le Saint-Laurent est un environnement complexe, une mosaïque dynamique d’habitats diversifiés. Produire un inventaire exhaustif et quantitatif des espèces vivant dans cet environnement représente donc un défi considérable. Entrepris dans les années ’30 par les pionniers de la Station biologique du Saint-Laurent à Trois-Pistoles et poursuivi par leurs successeurs jusqu’à aujourd’hui, ce travail de nature descriptive peut maintenant se prêter à des analyses tout aussi complexes des liens entre les espèces ou assemblages d’espèces et leurs habitats préférentiels.
Si vous vivez de la mer ou fréquentez les côtes ou les quais, ce guide vous présente les espèces que vous côtoyez, peut-être sans le savoir, et vous aidera à apprécier la diversité des espèces qui peuplent le Saint-Laurent.
Crédits
Textes et figures inspirés du rapport technique suivant :
Nozères C., Archambault D., Chouinard P.-M., Gauthier J., Miller R., Parent E., Schwab P., Savard L. et Dutil J.-D. 2010. Guide d’identification des poissons marins de l’estuaire et du nord du golfe du Saint-Laurent et protocoles suivis pour leur échantillonnage lors des relevés par chalut entre 2004 et 2008. Rapp. tech. can. sci. halieut. aquat. 2866 : xi + 243 p.
Adapté pour l’Internet par Jean-Denis Dutil, Keven Ratté, Claude Savenkoff, Roberta Miller, Louise Savard, Claude Nozères, Joanne Hamel.
Infographie : Johanne Noël et Serge Proulx.
Pour de plus amples renseignements, communiquer avec :
Jean-Denis Dutil à : Jean-Denis.Dutil@dfo-mpo.gc.ca
Claude Savenkoff à : Claude.Savenkoff@dfo-mpo.gc.ca
La présente publication doit être citée comme suit :
Dutil, J.-D., K. Ratté, C. Savenkoff, R. Miller, L. Savard, C. Nozères, J. Hamel, J. Noël et S. Proulx. 2011. Poissons marins du Saint-Laurent – adaptation du contenu pour le web. [En ligne] Novembre 2011 ; Guide d’identification – Poissons marins