Comprendre le monde des données ouvertes

Promouvoir et faciliter l’accès et le partage de données électroniques

Les océans jouent un rôle essentiel dans le système climatique terrestre, notamment en raison des courants océaniques et de leur capacité d’absorption du carbone. Dans un contexte de réchauffement climatique, il devient de plus en plus important de mieux comprendre nos océans. Plus nous le comprenons, plus nous pourrons prédire les impacts sur la pêche, l’érosion côtière et d’autres éléments de notre économie et de notre environnement, mais surtout, nous serons en mesure d’appuyer la prise de décision éclairée. C’est pourquoi d’importantes recherches océaniques sont en cours. Le fleuve Saint-Laurent ne fait pas exception à cette tendance.

Le Saint-Laurent est un écosystème majeur avec une riche diversité écologique, des conditions physiques extrêmes (marées, glace, température et courants), des côtes et des habitats sensibles, une population humaine côtière importante et le lieu de nombreuses activités socioéconomiques et de développement (pêche, dragage, ingénierie côtière, aquaculture). Le fleuve Saint-Laurent, l’estuaire et le golfe représentent plus de 250 000 km2. Le transport maritime, la pêche et l’écotourisme font partie des principales activités économiques. Il y a également un intérêt croissant pour l’exploitation des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent. La collecte et le partage de données scientifiques sur cet écosystème majeur deviennent alors essentiels à des prises de décision optimales.

Quantités de données sont recueillies régulièrement par diverses organisations, qui effectuent leurs activités de surveillance ou de recherche dans l’écosystème du Saint-Laurent en réponse à un besoin commun de mieux comprendre, modéliser ou prédire les changements qui s’y produisent. Cependant, l’accès à ces informations est trop souvent inefficace, par l’absence d’un cadre commun garantissant une synergie entre les organisations, les registres de données, les systèmes et les interfaces d’utilisation ainsi que l’utilisation de normes reconnues en gestion de données.

La vision de l’Observatoire global du Saint-Laurent (OGSL), créé en 2005, est de fournir à la collectivité un accès intégré et efficace aux données et à l’information d’un réseau de membres gouvernementaux, universitaires et communautaires de façon à contribuer à une gestion durable de l’écosystème du Saint-Laurent. Cette vision est encore partagée et nécessaire. En fait, la nécessité et les avantages du partage et de la diffusion de données ont été l’un des éléments clés issus de la conférence sur l’Innovation Océanique, tenue en octobre dernier à Rimouski, au Québec. En outre, la Déclaration de Galway sur la coopération dans l’océan Atlantique, signée en mai 2013, identifie clairement le besoin d’une meilleure coordination dans le partage de données, en tant qu’activité visant à améliorer les connaissances de l’océan Atlantique.

Après huit ans d’activité, les défis de la réalisation des objectifs de l’OGSL sont encore importants. Pour diffuser des données, l’OGSL vise d’abord l’accès aux données de chercheurs et d’instituts de recherche, ce qui représente toutefois notre plus grand défi. Pourtant, il est aussi important pour la communauté scientifique d’assurer la valorisation et la diffusion de ses publications et ses résultats de recherche. Depuis peu, des changements à cet égard s’installent. Si les scientifiques constatent de plus en plus les avantages de rendre leurs données accessibles et de les diffuser via le portail de l’OGSL, les scientifiques, les centres de recherche et les institutions n’ont généralement pas ni le temps ni les ressources (financières, humaines, techniques) nécessaires pour le faire. La meilleure façon de s’assurer que ces données ne tomberont pas aux oubliettes est d’inclure, dès l’étape de la planification, un budget dédié uniquement à la gestion et la diffusion de données, et de l’inclure dans la demande de financement du projet ou du programme de recherche.

Le concept d’observatoire de l’écosystème du Saint-Laurent repose sur les contributions communes des organisations membres, qui se définissent par l’ensemble des activités, des capacités et des infrastructures consacrées à la collecte, à la gestion, à l’analyse, au traitement, à la modélisation et à la diffusion de données, d’informations, de connaissances, de produits et services à valeur ajoutée, qui sont ultimement intégrés à des applications et des systèmes qui visent à répondre aux besoins de la société.

La synergie créée par le regroupement des capacités et de l’expertise des organisations membres permet d’optimiser la diffusion de l’information, de réduire les efforts dédoublés et d’identifier les lacunes. Les organisations participant à la réalisation et au développement de l’OGSL estiment qu’en fournissant des données accessibles, opportunes et de qualité, l’OGSL contribuera et appuiera les processus décisionnels dans des domaines tels que la sécurité publique, la lutte aux changements climatiques, la gestion des ressources et la conservation. Ces bénéfices garantissent que l’investissement dans le partage de données est une avenue intéressante. C’est pourquoi la promotion et la facilitation de l’accès, de la diffusion et de l’échange de données électroniques font partie de la mission de l’observatoire.

Le dévouement de l’OGSL pour promouvoir le partage de données aidera à atteindre les objectifs de programmes d’envergure tels que l’Accord Canada-Québec sur le Saint-Laurent et les Grands Lacs, l’Entente sur les ressources en eaux durables du bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent, ou encore la Déclaration de Galway sur la coopération dans l’océan Atlantique. Enfin, l’OGSL collabore aussi avec des partenaires nationaux et internationaux afin d’élargir le système d’observation de l’océan Atlantique, du Canada à l’Europe.

Paru dans : Journal of Ocean Technology, vol. 8, n ° 4, décembre-mars 2013.

Date

2019/10/19
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