Écrevisses du Saint-Laurent - Information sur les données
Les données ont été récoltées au cours de diverses campagnes d’échantillonnage réalisées entre 2000 et 2012. Les sites de récolte furent choisis en fonction de la probabilité de présence d’écrevisses (en considérant le type d’habitats aquatiques) et de leur accessibilité à partir de la rive. La période d’échantillonnage se situait entre mai et octobre. De nombreux engins de récolte ont été utilisés, soit par différents types de filets (seines de rivage, filets maillants, épuisettes), des nasses à méné appâtées, ou des cages à écrevisses de type Tomahawk appâtées, et dans plusieurs cas, lors de récoltes manuelles sous des pierres et roches ou des structures immergées pouvant servir d’abri aux écrevisses.
Les spécimens récoltés sont identifiés à l’espèce, mesurés, pesés et le sexe est déterminé. Certains spécimens furent conservés dans une solution d’éthanol (75% v/v) et préservés individuellement dans une collection de référence disponible au Centre Saint-Laurent.
Hybridation entre O. propinquus et O. limosus
Un des problèmes rencontrés durant les campagnes d’échantillonnage le long du corridor fluvial du Saint-Laurent est la présence d’écrevisses présentant des caractéristiques morphologiques mixtes appartenant aux deux espèces, l’écrevisse à épines (O. limosus) et l’écrevisse à rostre caréné (O. propinquus). Ceci suggère une possibilité d’hybridation entre l’espèce indigène O. propinquus et l’espèce O. limosus, apparue plus récemment dans cet écosystème. L’hybridation est un phénomène fréquent chez les écrevisses, d’une part à cause de la quantité élevée d’invasions d’espèces non indigènes au sein de ce taxon (Taylor et al., 1996; Lodge et al., 2000) et d’autre part parce que le niveau de divergence génétique entre les espèces d’écrevisses est relativement faible (Brown, 1981; Attard et al., 1984; Agerberg, 1990). L’hybridation est particulièrement problématique lorsqu’elle mène à l’élimination du patrimoine génétique d’une espèce indigène. De plus, des cas d’hybridation ont été observés entre ces deux espèces aux États-Unis (Perry et al., 2001). Dans le contexte d’une possible invasion du Saint-Laurent par l’écrevisse à taches rouges, l’hybridation de deux espèces avec une espèce indigène serait un phénomène à surveiller.
Les exemples de réutilisation des données du projet
Outre la possibilité d’acquérir de meilleures connaissances de l’écologie et de la richesse des écrevisses du Saint-Laurent, ces données peuvent servir d’assise à d’autres projets, notamment des études concernant la richesse et la composition en espèces des communautés en fonction du type d’habitat, le suivi de l’état des populations d’écrevisses, la diversité génétique des écrevisses, les changements dans la répartition des espèces et la structure des communautés d’écrevisse dans le temps et l’espace. Enfin, les données récoltées au long du projet peuvent être utiles aux activités commerciales entourant les espèces d’écrevisses ayant un intérêt économique.
Ce projet est rendu possible par :
Environnement et Changement climatique Canada (Centre Saint-Laurent, Service Canadien de la Faune, Biosphère) et
Université du Québec à Trois-Rivières (Laboratoire du docteur Gilbert Cabana)